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Derrière Hadopi

Bonjour,

L'Assemblée nationale devait examiner aujourd'hui le projet de loi Création et Internet qui instaure une Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) et qui met en place une riposte graduée contre le téléchargement illégal. Franck Riester, député UMP et rapporteur du texte, a confirmé ce matin sur France Inter que l'examen de ce projet de loi ne commencerait, au mieux, que le mercredi 11 mars vers 17 heures.

Nombreux sont ceux qui ont déjà réagit à ce projet Hadopi et je n'en citerai que Christophe Ginisty dont je partage très largement le point de vue sur le sujet. J'ajouterai une remarque qui me semble importante. Il est absolument indispensable de faire une distinction claire entre deux catégories d'infractions. Il ne faut pas mettre dans le même sac - si vous me permettez l'expression - les "pirates" qui téléchargent illégalement des oeuvres protégées pour leur usage personnel et les "pirates" qui font commerce de ces oeuvres et procèdent même parfois à des contrefaçons. L'infraction existe dans les deux cas, mais elle est d'une ampleur très différente.

Mais mon propos n'est point là ! Que se cache-t-il derrière Hadopi ?

Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui se demandent si le Premier ministre et son Gouvernement conservent encore quelques prérogatives du pouvoir exécutif ! Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui se demandent si nos députés et sénateurs ont bien le rôle législatif que la Constitution leur accorde ! Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui se demandent si l'indépendance de la Justice n'est pas en train de vaciller sous les projets de réforme, notamment celui du juge d'instruction !

Nous assistons à la mainmise sur le pouvoir économique par des procédés qui ne respectent même plus les formes et la légalité. Après les amitiés ciblées et parfois tapageuses du Chef de l'État, faut-il accepter la récente désignation de François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Élysée, à la tête du nouveau groupe bancaire qui réunit les Caisses d'épargne et les Banques populaires ?

Nous assistons de la même manière à la mainmise sur le pouvoir médiatique par des procédés qui ne cherchent même plus à faire diversion. Après d'autres amitiés ciblées et parfois tapageuses du Chef de l'État, faut-il accepter la désignation et la révocation des dirigeants des médias du Service public par le bon vouloir du Président de la République ?

Nicolas Sarkozy cherche, par tous les moyens, à concentrer tous les pouvoirs politiques, économiques et médiatiques sur un seul homme : lui !

Qui sera assez naïf pour penser que le projet de loi Hadopi n'est pas le premier acte d'une oeuvre de plus longue haleine, celle qui consiste à mettre Internet - ce dernier espace de liberté - au même niveau que les autres pouvoirs, c'est à dire à la botte du tout puissant ?

Si nous n'y prenons garde, un jour viendra où il sera trop tard...

A

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